Qualité des eaux de surface et souterraines dans la ville de Yaoundé et son impact sanitaire :
La présente publication est le résultat de l’étude pilote menée en 2012 sur la pollution des eaux de surface et souterraines dans la ville de Yaoundé et son impact sur la santé des populations. Cette étude visait principalement à sensibiliser les pouvoirs publics sur la problématique de la disponibilité d’une eau de qualité, qu’elle soit de surface ou souterraine, pour l’alimentation des populations de Yaoundé et de ses environs.
Elle s’inscrit dans le cadre de référence de production des statistiques et des indicateurs de suivi et évaluation de l’ensemble des objectifs environnementaux, notamment l’Objectif du Millénaire pour le Développement n°7 qui met en exergue l’interrelation entre la disponibilité de l’eau de bonne qualité et la santé humaine.
Les principaux résultats de cette étude montrent que :
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90% de la population de Yaoundé consomment une eau ayant subi un traitement. Le reste de la population, soit 10%, recourent pour 4% aux sources d’eau protégées, pour 3% au forage et pour 2% aux sources d’eau non protégées ;
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Les fréquentes coupures d’eau à Yaoundé dégradent la situation, car la proportion des ménages qui consomment de l’eau n’ayant subi aucun traitement approprié augmente de deux fois et demi en passant de 10 à 35% ;
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36% des ménages disposent d’un puits près de la concession pour résoudre le problème de déficit en eau ;
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53% des ménages s’exposent aux maladies véhiculées par l’eau en recourant aux puits pour leur alimentation ;
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Près de ¾ des ménages de la ville de Yaoundé n’ont pas vidangé le puisât de leurs fosses septiques depuis au moins 10 ans comme le recommande la réglementation ;
Environ 80% des ménages passent par HYSACAM pour l’évacuation de leurs ordures ; les autres s’en débarrassent surtout dans les broussailles avoisinantes ;
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Près de 30% des ménages se plaignent du mauvais entretien des réseaux d’assainissement, notamment les caniveaux non entretenus où se déversent des eaux usées ;
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41% des ménages disposent d’au moins un robinet d’eau dans leur logement alors que presque le même pourcentage se ravitaille chez le voisin. La commercialisation de l’eau est plus répandue aux quartiers Messa carrière (63%) et Ekoudou (53%) ;
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Par contre, entre 35 et 60% des ménages consomment de l’eau souterraine provenant d’un approvisionnement local qui répond aux conditions d’hygiène requises (en E.coli). Les principaux inconvénients sont que le niveau de coliforme est supérieur à 100mg/l dans la grande majorité des cas, la teneur en nitrate des eaux souterraines se situe au-delà du seuil critique de 50 mg/l. En outre, plus de la moitié des ménages est localisé près d’un point d’eau contaminé par l’ammonium ;
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L’analyse microbiologique confirme une contamination élevée des eaux de surface par l’Escherichia coli, néanmoins 10 fois inférieure à celle des coliformes totaux. Ces eaux n’ont aucune concentration en entérocoque. Seules les cours d’eau, recevant des eaux usées, ont une concentration très importante en coliphages ;
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L’analyse microbiologique montre que la concentration en E. coli est plus faible dans les eaux souterraines que dans les eaux de surface. Les concentrations en coliformes totaux sont plus importantes dans les eaux de source que dans celles des puits. Les sources et les puits sont sujets aux contaminations fécales et les virus autres que les coliphages peuvent aussi contaminer ces sources d’eau ;
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Du fait de la concentration en nitrate, plus de la moitié des points d’eau échantillonnés ne sont pas adéquats pour la consommation ;
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Alors que les maladies diarrhéiques ont été observées dans presque toutes les zones d’étude, à l’exception de Biyem-Assi/Obili, la prévalence du paludisme chez les enfants de moins de 5 ans atteint respectivement 5 % et 6 % dans la zone et hors zone d’étude.
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